Lâcher prise sur le désir de contrôle pour avancer

Partager

 

 

Le lâcher-prise consiste à accepter nos limites et à abandonner le besoin de tout contrôler en permanence. Il s’agit de progresser, de se libérer de fardeaux inutiles et, parfois, de changer notre façon de percevoir les choses. Pour rattraper le contrôle de nos illusions émotionnelles et progresser dans la vie, il semble important d’apprendre à maîtriser l’art du lâcher-prise. Mais qu’est-ce que ce fameux lâcher-prise dont on parle tant, et comment y parvenir ? 

Définition et compréhension du lâcher-prise

Selon Melissa Pekel, « Certains individus ressentent le besoin de tout contrôler en permanence. Ils n’acceptent pas leurs limites et perçoivent le lâcher-prise comme une faiblesse. Le lâcher-prise ne signifie pas laisser tomber. Au contraire, cela permet de progresser , de se libérer de fardeaux inutiles et, parfois, de changer notre façon de percevoir les choses » (Pekel, 2012). Deepak Chopra ajoute que « Chaque fois que vous êtes tentés de réagir avec les mêmes vieilles habitudes, demandez-vous si vous voulez être prisonnier du passé ou un pionnier de l’avenir. Le passé est fermé et limité, l’avenir est ouvert et libérateur » (Chopra, 1994). 

Les défis du lâcher-prise

 Nombreux sont ceux qui ont une idée de ce qu’ils sont censés faire pour obtenir ce qu’ils veulent. Ils sont en colère parce que les choses ne se sont pas passées comme ils l’auraient souhaité et gardent cette colère en eux. Ils projettent cette colère sur les autres ou sur eux-mêmes, en pensant que la vie ou les autres devraient agir conformément à leurs attentes. Leur focalisation est uniquement sur ce qu’ils n’ont pas, sur ce qui est arrivé, et ils ruminent en boucle l’aspect négatif de la situation (Wegner, 2009). Nombreux sont ceux qui ont une idée de ce qu’ils sont censés faire pour obtenir ce qu’ils veulent. Ils sont en colère parce que les choses ne se sont pas passées comme ils l’auraient souhaité et gardent cette colère en eux.Ils projettent cette colère sur les autres ou sur eux-mêmes, en pensant que la vie ou les autres devaient agir conformément à leurs attentes. Ils sont déçus, souhaitent entendre des excuses, des explications, et comprendre pourquoi telle personne a agi de la sorte ou tel événement s’est produit de cette manière. Ils veulent voir la punition de l’autre, obtenir réparation, se venger, et que la personne qui leur a fait du mal souffre comme eux ont souffert ! Leur focalisation est uniquement sur ce qu’ils n’ont pas, sur ce qui est arrivé, et ils ruminent en boucle l’aspect négatif de la situation (Wegner, 2009). Tout le reste autour est oublié et délaissé, avec un acharnement méthodique, sur ce qu’ils auraient voulu, mais qu’ils n’ont pas et n’auront peut-être jamais, quitte à tout détruire. Il se demande pourquoi les choses ne se sont-elles pas passées comme ils l’ 

Les limites de ce mode de pensée

Examinons de plus près la réalité : Lorsqu’une personne agit, elle le fait à partir d’un modèle du monde qui lui est propre, c’est-à-dire qu’elle fait ce qu’elle peut en fonction de ce qu’elle connaît et qu’elle aurait sûrement fait, déjà fait et refera à une autre personne. Ce n’est pas parce que c’est vous, mais parce que c’est ce que cette personne connait et peut faire au moment où elle le fait.  C’est un comportement qui lui appartient ! Essayer de trouver des explications rationnelles en fonction de vous, à partir du comportement irrationnel de quelqu’un qui réagit selon son propre filtre interne, risque de vous provoquer de nombreuses nuits d’insomnie ! (Epstein, 1994).

Rendez aux autres ce qui leur appartient !

Les personnes font que ce qu’elles peuvent faire et ce qu’elles connaissent. Les actes qu’elles posent ne trouvent  une réponse émotionnelle  que si ces agissements déclenchent des émotions chez les personnes en face, en d’autre terme, les personnes agissent en se basant sur leurs compétences et leur savoir. Les réactions émotionnelles engendrées par ces actions ne se manifestent que lorsqu’elles stimulent les émotions chez les personnes impliquées. Par exemple, si quelqu’un nous manque de respect, et que nous l’acceptons, ou si quelqu’un nous manipule et qu’après réalisation de la manipulation nous continuons à accepter d’être manipulé, c’est parce qu’il y a, à l’intérieur de nous un espace qui le permet ! Les autres ne nous font que ce que nous acceptons qu’ils nous fassent, (je parle ici d’adultes responsables), et si nous n’avons pas à endosser la responsabilité des actes d’une personne qui nous a fait du mal, nous avons en revanche la responsabilité de la réponse que nous allons apporter à ce qui nous a été fait ! Et même si, et heureusement, il est possible d’obtenir réparation, il est crucial de faire la distinction entre ce qui est possible de faire à l’extérieur par rapport à une situation ou un événement dont nous avons été victime (actions, jugements, dédommagements), et l’intériorisation que nous faisons de la souffrance. Comprendre et réaliser que garder la souffrance ne change rien pour la personne ou l’événement qui nous ont fait du mal, mais que c’est ce qu’on appelle une « pensée magique », permet de poser les premiers jalons pour en sortir. Car, si rester bloqué dans la souffrance, est humain, c’est un comportement contreproductif qui empêche d’évoluer et d’avancer, tire en arrière et continue  à ne faire souffrir que la seule et même personne qui souffre déjà et continue à s’infliger encore plus de souffrance ! Ce qui revient à devenir :son propre bourreau !Nombre d’entre nous se disent « mais si je lâche, c’est trop facile, il (elle), ne va pas payer pour ce qu’il (elle) m’a fait » !Mais, depuis quand le fait de ruminer des pensées négatives en boucle fait du mal et fait payer quelqu’un qui nous en fait ? Lâcher prise est accepter de lâcher sur le jugement, la projection que nous avions fait de la situation, sur  l’illusion de la toute puissance, sur l’impuissance expérimentée et sur l’intolérable blessure narcissique. Cela permettra d’ouvrir l’espace d’un autre possible, afin d’aller vers notre propre capacité de guérison. Lâcher prise, ce n’est pas laisser les choses aller dans n’importe quel sens, c’est lâcher le contrôle des illusions, lâcher la souffrance, lâcher le désir de vouloir contrôler des choses qui ne nous appartiennent pas. Toutes ces choses sur nous n’avons aucune prise et que nous ne pourrons de toute façon pas changer ! Lâcher prise sur le besoin de montrer et de prouver à quel point nous avons raison, et à quel point la personne qui nous a fait du mal à tord et s’est mal comportée ! Lâcher prise, c’est se positionner dans l’ici et maintenant, dans un présent que nous pourrons construire et dans lequel, nous pourrons nous donner la capacité de nous ouvrir à plus d’espace disponible. Pour plus d’amour pour soi et pour ceux qui en valent la peine. Car des gens bien existant aussi ! Et enfin, Lâcher prise n’est pas un acte que nous faisons pour les autres, mais tout d’abord un acte libérateur que nous posons pour nous-même !

Conclusion

Le lâcher prise est un processus essentiel pour surmonter les émotions négatives et progresser dans la vie. Il implique de reconnaître que nous ne pouvons pas toujours contrôler les événements ou les actions des autres, mais nous pouvons choisir notre façon de réagir à ces situations. En acceptant la réalité telle qu’elle est et en mettant l’accent sur notre propre croissance et développement, nous pouvons gagner en résilience et en bien-être émotionnel. L’apprentissage du lâcher prise nécessite de la pratique et une prise de conscience de nos propres émotions et comportements. La littérature scientifique, telle que les travaux de Bowlby (1988) sur l’attachement, LeDoux (2015) sur les émotions, Epstein (1994) sur la cognition, et Wegner (2009) sur le contrôle mental, fournit des bases solides pour approfondir notre compréhension du lâcher prise et son importance dans notre vie quotidienne. Marie-Agnès Thulliez

Références :

Bowlby, J. (1988). A Secure Base: Parent-Child Attachment and Healthy Human Development. Basic Books. Chopra, D. (1994). The Seven Spiritual Laws of Success: A Practical Guide to the Fulfillment of Your Dreams. Amber-Allen Publishing. Epstein, S. (1994). Integration of the cognitive and the psychodynamic unconscious. American Psychologist, 49(8), 709-724. LeDoux, J. E. (2015). Anxious: Using the brain to understand and treat fear and anxiety. Penguin. Pekel, M. (2012). Quand le lâcher prise s’impose : 5 signes qui ne trompent pas. Retour à l’innocence. Récupéré de https://www.retouralinnocence.com/2012/06/quand-le-lacher-prise-simpose-5-signes-qui-ne-trompent-pas/ Wegner, D. M. (2009). How to think, say, or do precisely the worst thing for any occasion. Science, 325(5936), 48-50.

On Key

Articles Similaires


Partager

Marie-Agnès

Marie-Agnès

Marie-Agnès Thulliez, Docteur en Neurosciences cognitives, Psychotraumatologue,  Praticien certifié EMDR Europe sénior, exerçe en cabinet depuis 2003. Elle est également formateur en stratégie d'apprentissage depuis plus de 20 ans.

commentaire

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Guérir des traumas psychologiques
Logo
Shopping cart